Nous sommes repus mais pas repentis (Déjeuner chez Wittgenstein)

d’après Thomas Bernhard
conception Séverine Chavrier

du 8 au 17 mars
lundi, jeudi et vendredi à 20h,
samedi à 18h et dimanche à 16h

plateau 2 – 2h55 avec entracte

Navette retour vers Paris les lundis, jeudis et vendredis

Dans cette adaptation très personnelle de la pièce de Thomas Bernhard, Déjeuner chez Wittgenstein, Séverine Chavrier met en scène un féroce jeu de massacre en forme de « crépuscule des idoles ».

Rien ne résume mieux, peut-être, l’univers familial qu’une salle à manger. Pour Voss, personnage central de Déjeuner chez Wittgenstein, c’est précisément de la salle à manger qu’est parti « tout le mal ». « Tout ce qui était de quelque valeur a toujours été noyé dans les soupes et dans les sauces », éructe-t-il. Cet espace, habituellement considéré comme convivial, Thomas Bernhard en fait le champ de ruines d’une catastrophe d’autant plus calamiteuse qu’elle est à la fois générale et intime. Ce n’est donc pas sans raison que dans Nous sommes repus mais pas repentis (Déjeuner chez Wittgenstein), Séverine Chavrier plante clairement le décor en installant les héros au milieu d’un sol jonché de vaisselle brisée. C’est ainsi au sein même du chaos que se donnent libre cours la rage et les imprécations de Voss dont l’énergie destructrice invente un art singulier de l’éclat jusqu’à s’en prendre à la notion même de théâtre. Mais dans sa virulence et ses excès cette colère apte à brûler aussi ce qu’elle aime témoigne surtout d’un humour d’autant plus revigorant qu’il n’épargne
rien ni personne.

mise en scène Séverine Chavrier
scénographie Benjamin Hautin
dramaturgie Benjamin Chavrier
lumière Patrick Riou
régisseur lumière Alban Rouge
son Frédéric Morier
régisseur son Yann Bouloiseau
vidéo Jérôme Vernez
régisseur vidéo Thomas Guiral
assistanat à la mise en scène Maëlle Dequiedt
régie générale Christophe Poux
régie plateau Louise Sari
construction du décor Atelier du Théâtre de Vidy

avec Marie Bos, Séverine Chavrier, Laurent Papot
et la participation des élèves en Double-Cursus musique du Conservatoire à rayonnement régional de Paris

reprise CDN Orléans/Centre-Val de Loire
production Théâtre Vidy-Lausanne,
Compagnie La Sérénade interrompue
co-production Odéon -Théâtre de l’Europe, CDN Besançon Franche-Comté
avec le soutien de la SPEDIDAM, Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture, DRAC – Île-de-France, la Haute École de Musique et le Conservatoire de Lausanne

Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard (traduction de
Michel Nebenzahl) est publié chez l’Arche Editeur, agent théâtral du texte représenté.

Séverine Chavrier

Directrice du CDN Orléans / Centre-Val de Loire depuis janvier 2017, Séverine Chavrier est musicienne et metteuse en scène. Après une médaille d’or et un diplôme du Conservatoire de Genève en piano, ainsi qu’un premier prix d’analyse musicale, elle se forme au jeu d’acteur, rejoint les cours de Michel Fau et Françoise Merle puis participe à différents stages où elle continue de se former auprès d’artistes comme Félix Prader, Christophe Rauck, Darek Blinski, Rodrigo García. En tant que comédienne ou musicienne, elle multiplie les compagnonnages tout en dirigeant sa propre compagnie, La Sérénade interrompue. Séverine Chavrier développe une approche singulière de la mise en scène, où le théâtre dialogue avec la musique, la danse, l’image et la  littérature. En 2009, sa pièce Épousailles et représailles, d’après Hanokh Levin, créée au théâtre Nanterre-Amandiers dissèque les vicissitudes du couple avec humour, cruauté et humanité. En octobre 2011, Séverine Chavrier, alors artiste associée au CENTQUATREParis, y crée, dans le cadre du Festival Temps d’images, Série B – Ballard J. G, inspirée de James Graham Ballard, puis, au Festival d’Avignon 2012, Plage ultime, repris notamment au Théâtre Nanterre-Amandiers et à la MC2 Grenoble. Entre 2014 et 2016, elle est invitée à créer deux pièces au Théâtre Vidy-Lausanne, Les Palmiers sauvages, d’après le roman de William Faulkner, et Nous sommes repus mais pas repentis, d’après Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard. Après des tournées sur les plus grandes scènes françaises, ces deux pièces sont présentées en diptyque à l’Odéon-Théâtre de l’Europe au printemps 2016. Depuis 2015, Séverine Chavrier développe par ailleurs un travail au long cours avec la création d’Après coups, Projet Un-Femme dont les deux premiers volets, créés en 2015 et 2017, ont été présentés au Théâtre de la Bastille à Paris, réunissant des artistes femmes venues du cirque et de la danse.