Reconstitution : le procès de Bobigny

ÉMILIE ROUSSET / MAYA BOQUET

CRÉATION 2019

Dans un dispositif original, Émilie Rousset met en scène témoignages et archives issus d’un évènement crucial dans l’avancée des droits des femmes. En cheminant parmi quinze interprètes, chaque spectateur·trice construit son propre parcours de réflexion sur le sujet mais aussi sur le processus même de la représentation

Avec Reconstitution : Le Procès de Bobigny, Émilie Rousset et Maya Boquet s’emparent d’un événement historique : le procès, tenu le 8 novembre 1972, de Marie-Claire Chevalier et de sa mère pour l’avortement de la jeune fille suite à un viol. Moment crucial dans l’avancée des droits des femmes, ce procès mené par la célèbre avocate Gisèle Halimi cristallise les réflexions et combats féministes de l’époque avec notamment les contributions de Simone de Beauvoir, de médecins prix Nobel, de Delphine Seyrig ou Michel Rocard. A partir de la retranscription du procès, prolongée par des témoignages contemporains, Émilie Rousset et Maya Boquet mettent en question à la fois le statut de l’archive et la résonance actuelle des thèmes abordés.

Le dispositif original de Reconstitution, déconstruit l’aspect théâtral du procès. Chaque spectateur·trice est amené·e à choisir et mener son propre chemin d’appropriation et de compréhension, en naviguant entre 15 interprètes comme autant de témoignages en adresse directe. Dans leurs interstices, une place est ménagée à la réflexion et à l’échange. En offrant aux spectateur·trice·s la possibilité d’une mise en perspective, la pièce interroge la notion même de “reconstitution” et du décalage entre un événement, les documents produits et leur représentation.

 

Le dispositif est activé pendant 2h30 et le public est invité à se déplacer à son rythme de poste d’écoute en poste d’écoute ; chaque écoute dure environ quinze minutes.

conception et écriture Émilie Rousset et Maya Boquet
mise en scène et dispositif Émilie Rousset
avec Véronique Alain, Antonia Buresi, Rodolphe Congé, Suzanne Dubois, Emmanuelle Lafon, Thomas Gonzalez, Anne Lenglet, Aurélia Petit, Gianfranco Poddighe, Lamya Régragui, Anne Steffens, Nanténé Traoré, Manuel Vallade, Margot Viala et Jean-Luc Vincent
dispositif vidéo Louise Hémon
dispositif lumière Laïs Foulc
dispositif son Romain Vuillet
dramaturgie Maya Boquet
montage vidéo Carole Borne
régie son et vidéo Romain Vuillet
régie lumière et générale Jérémie Sananes
production, administration L’oeil écoute – Mara Teboul et Marie-Pierre Mourgues

production John Corporation (Paris)
coproduction T2G — Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national, Festival d’Automne à Paris, Groupe des 20 Théâtres en Île-de-France
coréalisation T2G — Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national, Festival d’Automne à Paris pour les représentations au T2G — Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national avec le Festival d’Automne à Paris

action financée par la région Île-de-France
et avec l’aide du Ministère de la Culture

avec la participation du DICRÉAM et le soutien du Fonds d’insertion pour Jeunes Comédiens de l’ESAD – PSBB et de la Spedidam

spectacle créé le 10 octobre 2019 au T2G — Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris

crédit photo © AFP – Agence France Presse

Fin 1972, deux ans avant la loi Veil sur le droit à l’avortement, le procès de Bobigny contribue à faire évoluer les mentalités réactionnaires de l’époque mais surtout à mettre le système judiciaire français et la législation en vigueur face à une évolution indispensable, celle de la modification de la loi de 1920, condamnant l’avortement. Ce procès emblématique est devenu une véritable tribune, menée par l’avocate Gisèle Halimi et dans laquelle nombre de femmes et d’hommes, intellectuel·le·s, activistes, médecins, se sont engagés afin de lutter pour la liberté du droit des femmes à disposer de leur corps.

La situation est banale à l’époque, un fait divers récurrent : une jeune fille de 16 ans, Marie-Claire Chevalier, avorte suite à un viol. Sa mère, Michèle Chevalier, l’aide à trouver une faiseuse d’anges malgré la législation en vigueur qui réprime pénalement l’interruption volontaire de grossesse. Dénoncée par l’auteur même de ce viol, la jeune fille est alors inculpée pour avoir fait pratiquer un avortement illégal selon l’article 317 du code pénal. Sa mère et deux de ses collègues sont également inculpées pour complicité, une quatrième est inculpée pour avoir effectué l’acte illégal.

Émilie Rousset est metteuse en scène, au sein de la compagnie John Corporation avec laquelle elle explore différents modes d’écriture théâtrale et performative. Elle utilise l’archive et l’enquête documentaire pour créer des pièces, des installations, des films. Elle collecte des vocabulaires, des idées, observe des mouvements de pensée. Ensuite elle les déplace et invente des dispositifs ou des acteurs incarnent ces paroles. Une superposition se crée entre le réel et le fictionnel, entre la situation originale et sa copie.

Après avoir étudié à l’école du TNS — Théâtre National de Strasbourg en section mise en scène, elle a été artiste associée à la Comédie de Reims.  Au Grand Palais, pour la Monumenta Kabakov, elle a créé Les Spécialistes, un dispositif performatif qui se réécrit en fonction de son contexte d’accueil. La pièce a été reprise dans de nombreux théâtres, musées, et festivals. Elle co-réalise une série de films courts avec Louise Hémon, Rituel 1 : L’Anniversaire, Rituel 2 : Le Vote, Rituel 3 : Le Baptême de mer. Ces films ont été projetés dans des festivals de cinéma et d’arts vivants, ainsi qu’au Centre Pompidou. Le dernier épisode, Rituel 4 : Le Grand débat, met sur scène le tournage en direct d’un débat présidentiel. Sa dernière pièce, Rencontre avec Pierre Pica, retranscrit son dialogue avec un linguiste. Ces créations ont eu lieu pour le Festival d’Automne 2018, au sein du programme New Settings de la Fondation d’entreprise Hermès. Actuellement elle travaille avec Maya Boquet à l’écriture de Reconstitution : Le procès de Bobigny. La pièce, qui a remporté l’appel à projet du Groupe des 20, sera créée pour le Festival d’Automne 2019 au T2G — Théâtre de Gennevilliers  et au TCI, puis tournera en Île-de-France en 2020.

Maya Boquet travaille comme créatrice sonore, performeuse et autrice. Elle sonde le continuum entre la fiction et le documentaire, collecte des récits, des témoignages, des parcours de vie, des paysages sonores, qu’elle aborde différemment selon le médium qu’elle adopte, radio, théâtre ou écriture. Elle tente de définir un langage propre à chacun de ces média et cherche à la fois leur porosité et les transferts esthétiques qu’ils peuvent subir. Elle a écrit et réalisé des fictions radiophoniques pour France Culture, Longueur d’Ondes, collaboré avec des metteurs en scène en tant que dramaturge (Matthieu Bertholet, Gérard Watkins, Julien Fiséra), co-fondé le groupe franco-belge Radio Femmes Fatales qui produit et joue des pièces radiophoniques en live sur scène. Depuis mai 2014, elle co-écrit avec Emilie Rousset, Les Spécialistes.

EN TOURNÉE

du 10 au 14 Octobre 2019
au T2G – Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national

les 19 et 20 Octobre 2019
au Théâtre de la Cité internationale à Paris

le 16 novembre 2019
au !POC! à Alfortville

le 30 novembre 2019
au Théâtre de Rungis

le 28 février 2020
au Théâtre Jean Vilar de Vitry

le 8 mars 2020
à Noisy le sec

le 28 mars 2020
aux Bords de Scène de Juvisy

le 4 avril 2020
à Fontenay en Scène

les 21 et 22 avril 2020
au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines

le 24 avril 2020
à Fosse – Goussainville

le 25 avril 2020
au Théâtre de Garges

le 28 avril 2020
au Théâtre Roger Barat d’Herblay

le 29 avril 2020
au Théâtre du Fil de l’Eau – Pantin

le 5 mai 2020
au Théâtre de Cachan

le 7 mai 2020
au Théâtre de Villejuif

le 28 mai 2020
au Théâtre de Fontenay aux roses

le 29 mai 2020
au Théâtre de Châtillon